Appel à projet
11ème édition


Pour la 11ème édition du Prix Dauphine pour l’Art Contemporain, nous invitons les candidat.e.s à explorer les différentes modalités des ruptures, ces passages inévitables qui nous menacent autant qu’ils nous libèrent. Il s’agit non seulement d’interroger le point de rupture mais aussi sa trajectoire, l’avant et l’après rupture. Les ruptures sont individuelles ou collectives, biologiques, politiques, poétiques, culturelles, existentielles. Libre à chacun d’exprimer sa vision de ces événements qui nous bouleversent, et avec lesquels il s’agit de composer.

La rupture est un passage, un moment de scission menaçant par son caractère incertain. Déconstruction, séparation, division sont autant d’états inhabituels qui fragilisent la permanence. Mais puisque la rupture transforme, elle introduit ce mouvement inévitable dans l’ordre des choses : l’individualité se redécouvre alors dans un état transitoire oscillant de l’ennui à la délivrance, de la souffrance au soulagement, de la norme à la singularité. Renaissance salvatrice ou reconstruction nécessaire, les ruptures imposent un nouvel état des choses et redéfinissent un autre rapport à soi.

Chaque rupture, qu’elle soit volontaire ou imposée, est une déchirure, elle-même subtile ou brutale. Parfois soudaine, elle prend par surprise, étonne, déstabilise, réjouit, ou déçoit. Les conditions sont variables, mais l’impact inévitable, tant la tension qui lui est inhérente est forte. Ce terreau, dans lequel s’enracine la rupture, est donc déterminant. Il enveloppe ce moment, mais surtout, il le conditionne avant le basculement définitif, point de non-retour. Véritable tempo existentiel singulier, l’instant qui précède la rupture semble se nourrir d’une densité émotionnelle particulièrement féconde.

Plaçant l’individu au carrefour de plusieurs mondes possibles, cet instant peut ouvrir l’espace d’un doute, d’une hésitation, comme sous l’effet d’un vertige, d’une peur du vide. Que se passe-t-il avant de sauter ? Ne pourrons-nous pas aller jusqu’à dire que rompre serait prendre le risque de ne pas revenir indemne ou de ne pas revenir du tout ? Certaines ruptures sont inenvisageables, irréparables ou nous hantent pour toujours. Et s’il n’était pas toujours possible de franchir ce cap, il semblerait que ces ruptures offriraient avant tout un espace en soi pour explorer la multiplicité du moi et du monde.

Montrer la rupture, c’est donc mettre à l’épreuve de la représentation cette temporalité particulière de l’existence. C’est renfermer la vérité emphatique pour permettre au geste artistique de se saisir de cet instant prégnant, espace syncrétique qui ouvre sur un après ; un après différemment autre.

Vous pouvez envoyer votre dossier de candidature avant le 1er mars 2024 (23h59) à l’adresse suivante :


Échéancier 2024


1er Février 2024

Annonce publique du thème

Mars

Étude des dossiers par le jury

Juin

Exposition et remise des prix

1er Mars 2024

Date limite de dêpot

Avril

Annonce des binômes retenus